La mémoire des guerres de 1814 et de 1914 a été évoquée hier au cours d’une même cérémonie.
L’objectif: que le bicentenaire ne tombe pas dans l’oubli.
Rallier le centenaire de la Grande Guerre de 1914 pour mieux commémorer celle de Napoléon un siècle plus tôt, au lieu d’organiser les manifestations dans son coin.
Enfoncé dans son uniforme impérial, le délégué interrégional de l’APN Michel Delgado le dit tout net : « j’ai peur que Napoléon soit occulté par la Grande guerre », celle des poilus. S’il y a ruse, il n’y a pas matière à nier le lien entre ces deux pans de notre histoire : pour les armées du XIXe et celle du XXe, « leur seul objectif a été de défendre la France envahie ! » D’autant qu’en 1914, rappelle Michel Delgado, « il ne s’est pas passé grand-chose à Château-Thierry » contrairement à 1918.
Rappel des faits : il y a deux cents ans tout pile, Napoléon 1er tente de repousser une coalition de plusieurs pays européens, parmi lesquels la Prusse. Face à leur armée considérée comme la meilleure d’Europe, l’empereur aligne un certain nombre de victoires, dont une dans la cité castelle.
Les premiers coups de feu ont été tirés hier. L’APN a réuni les reconstitueurs du 1er Empire et ceux de 14-18 dans une cérémonie au cimetière militaire de Château-Thierry. Plus exactement devant le linceul du grognard, un grenadier de la Garde Impériale tombé en 1812. Or cette nécropole a été créée en hommage aux morts de la Grande guerre. Il n’y avait pas meilleur acteur possible de l’alliance entre les deux commémorations. La clôture de la cérémonie a été la remise du flambeau de la mémoire des Anciens combattants au groupe 1er Empire. En mémoire du « sacrifice de nos anciens et nos aïeux qui se sont dressés face à l’envahisseur », a déclaré Gilles Lagroue, le président local du Souvenir français.
L’union entre les deux commémorations s’arrête là. Le programme des 22-23 février sera, lui, exclusivement consacré à la campagne impériale. En substance, des défilés de grognards, une conférence de Daniel Grand de l’APN, une reconstitution de revue des troupes par Napoléon, un salon de peintures napoléoniennes… Et la cerise sur le gâteau, ce sera la lecture de la fable écrite des mains de l’empereur, Le chien le chasseur et le lapin, devant la statue de la Fontaine. Alors qu’il risquait d’empêcher la tenue des événements, le problème d’argent semble être en passe d’être résolu, même s’il manque toujours 500 euros nécessaires à l’organisation.
Anaïs GERBAUD - L'Union